Le centre-bourg

Le bourg de Saurat actuel est en fait un assemblage de plusieurs entités. On retrouve tout d’abord le quartier du Cazal, l’alignement principal de la Grande Rue, mais également deux faubourgs urbains, le Barry (faubourg, en occitan) à l’ouest et le quartier du Pradal/Fontête à l’est. On rencontre également cinq anciens hameaux agricoles : le Fond de la Ville, las Planèzes, Camou, Séourré et Guimot.

• Le quartier du Cazal

Ce quartier tient plus du petit hameau agricole même si le cadastre napoléonien utilise le terme de bourg. Il est constitué de trois alignements.

Le premier possède trois maisons à deux étages, alors que le second est constitué de fermes et de granges. Ce dernier donne sur une place de taille relativement importante qui mérite d’être réaménagée. C’est sur cette place que l’on trouve l’arbre de la Liberté planté en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution Française, une petite stèle en calcaire porte l’inscription «1789 Que vive l’arbre de la Liberté 1989». On trouve également une belle fontaine, déplacée de la place Conti dans les années 1920, lors de l’implantation du monument aux morts. Il est vraisemblable que la sortie de ville initiale se faisait par cette place.

Aujourd’hui, un troisième alignement de granges et de fermes est tourné vers la Grande Rue. Le prolongement de la route est marqué par une allée bordée de platanes, qui n’a plus qu’une vocation de chemin agricole.

Le quartier a été réaménagé en 2010.

• La Grande Rue

Le bourg s’étire le long de l’ancienne route du Portet d’Aspet à Tarascon-sur-Ariège. On l’appelle village-rue. Les façades principales des maisons sont orientées vers la route, et forment de longs alignements. Elles possèdent un étage et un comble à surcroît, ou deux étages, plus rarement un seul étage. Les façades sur jardin sont ornées de balcons filant ou de loggias, mais nous reviendrons plus longuement sur la typologie de ces maisons ultérieurement. Ces alignements sont percés, à rythme plus ou moins régulier, de passages couverts, marques dans le bâti des chemins secondaires.

Ces chemins, perpendiculaires à l’axe principal, permettaient le lien avec les hameaux agricoles les plus proches du bourg, les jardins ou les champs. On compte trois passages au nord de la route et un au sud. Ces derniers ne sont pas obligatoirement couverts, mais ils existent tout de même sous forme de ruelles ou de chemins, s’alignant dans l’axe des premiers.

Le réseau secondaire complète parfaitement l’axe principal, puisqu’à ces chemins perpendiculaires, on retrouve un chemin parallèle au sud, qui sépare les parcelles servant de potager ou de jardin des champs et des fermes proprement dites qui y sont alignées. Le cadastre napoléonien nous indique qu’un second chemin faisait de même au nord, avant la déviation du bourg de la RD 618. Les places sont très présentes dans le bourg, puisqu’on en compte trois pour le centre : la place de la Rende (la plus importante, avec l’église), la place Conti (avec le monument aux morts) et la place des Tilleuls (donnant accès à l’ancienne mairie-école). Une réflexion globale d’aménagement de ces places est à développer. Dans toute la ville, on trouve une dizaine de bornes fontaines en fonte, datant du début du 20e siècle, ainsi que diverses croix et calvaires et une fontaine monumentale. De plus, certains carrefours ou impasses forment de petites places, même si elles n’en portent pas le nom, qui mériteraient qu’on se penche sur leur mise en valeur.

• Le quartier du Barry

Toponyme caractéristique, le quartier du Barry est un faubourg d’origine médiévale. Il devait se situer au pied de l’ancienne enceinte du château. Ce petit faubourg se situe à l’entrée ouest de la ville, il est composé de maisons modestes et de fermes alignées sur un chemin secondaire, actuelle rue du Barry. Elles ont une hauteur moindre que celle de la ville, avec un étage, parfois un comble à surcroît, rarement deux étages. Une douzaine d’entre elles ont une façade sur la Grande Rue, mais la façade principale est orientée au sud. Certaines d’entres elles possèdent un balcon filant ou une loggia.

Le chemin amène à un carrefour, qui marque la fin du quartier. On y trouve un calvaire et une fontaine abreuvoir.

• Le quartier du Pradal et de la Fontête

Ce quartier est le pendant du Barry à l’est du village. Il est de taille plus importante et on peut voir une rupture plus nette au niveau urbanistique que pour le précédent. Cette dernière est symbolisée par la place des Tilleuls qui rompt l’alignement quasi continu de la ville. Cette rupture n’est pas récente puisqu’elle est déjà présente sur le cadastre napoléonien. Cependant, on retrouve toujours des alignements de façades mais plus sur l’actuelle route principale. On peut penser que l’ancien axe était longé par ces maisons et qu’une première modification de la route a eu lieu au 18e ou au début du 19e siècle. Au niveau du bâti, il est composite car une partie reprend les alignements de la ville, élévation à deux étages alors qu’une seconde partie peut être rattachée aux structures plus modestes évoquées au Barry. La rupture entre ces deux entités est marquée au niveau du carrefour donnant accès à la rue d’Embonnel Peu avant le carrefour, on trouve des maisons à deux étages, alors qu’ensuite elles n’en possèdent qu’un. Le début d’urbanisation de la partie gauche de la rue s’est arrêté rapidement. Les maisons qui y sont situées possèdent un étage de plus que celles de droites : doit-on y voir une solution pour combler l’absence de luminosité du rez-de-chaussée et du premier étage ? D’autant plus que ce second étage possède une loggia. Les maisons situées au nord de la route, près de la Place des Tilleuls, sont elles aussi dotées de deux étages, alors que celles leur faisant face non. On trouve également de petites loggias à ce niveau.

La continuité de la rue d’Embonnel mène à la rue de Guimot et la rue Vidal. Le bâti est essentiellement composé de petites fermes et maisons, dont les façades sur rue sont assez austères, tandis que celles sur ruelle, placette ou jardin sont dotées de loggias. Elles gardent une élévation à un étage, exceptionnellement deux étages.

• Le Fond de la Ville

Le Fond de la Ville marque une transition entre le secteur urbanisé et le monde agricole. Au sud de la route, il est composé d’un alignement de granges et de maisons de village, avec respectivement un ou deux étages. On y trouve un passage couvert menant vers le Saurat. On peut noter la présence d’une demeure remarquable, datant du début du 19e siècle. Au nord, trois fermes s’articulent autour d’un carrefour formant une petite place. Une d’entre elles est particulièrement imposante, avec ses deux étages et ses six travées. On peut également noter la présence de loggias au deuxième étage de deux des fermes.

• Les quartiers de Guimot, Camou et Séourré


Ces quartiers ne sont pas liés à la Grande Rue. Ils constituent des ensembles distincts, véritables hameaux agricoles. On y accède par les chemins secondaires évoqués précédemment. Guimot est proche du Fond de la Ville et de la Fontête. Il s’articule autour de quatre ensembles agricoles. Chacun de ces ensembles est constitué de granges, de maisons de village ou de fermes.

Le premier s’inscrit dans la continuité de la Fontête. Il s’agit d’un petit alignement sur rue de deux fermes réhabilitées. Elles possèdent un étage de soubassement, côté jardin, un rez-de-chaussée et un étage. La façade postérieure donne sur le jardin. La ferme la plus importante possède une statue de la Vierge inscrite dans une niche sur la façade principale.

Le second ensemble est le plus important. On y trouve une ferme isolée un alignement de trois habitations et une ferme auquel répond un alignement de granges de l’autre côté du chemin.

La ferme est particulièrement intéressante malgré son état de vétusté avancé. Elle possède un étage, un comble en surcroît mais surtout une des particlarités de Saurat : une loggia sur la façade méridionale. Malgré cette loggia, trois travées de fenêtres sont identifiables. Les oculis des combles, de forme ovale, sont également remarquables. Enfin, cette ferme, très profonde, voit sa grange remisée sur sa façade postérieure.

Le troisième élément est plus commun : un alignement de fermes et de granges orientées est/ouest avec les façades principales au sud. Elles possèdent un étage et pour l’une d’entre elles, un comble en surcroît.

Enfin, le dernier ensemble est constitué de deux fermes et d’une grange imposante, en retour d’équerre.

Camou et Séourré sont tous les deux situés au sud de la ville. Camou est composé d’une trentaine de bâtiments : maisons, granges, remises et fermes. On y accède par la rue de Camou comprise entre la place Conti et la mairie. On peut considérer qu’il est constitué de sept ensembles.

Cinq d’entre eux sont orientés est/ouest, et les deux derniers nord/sud. La voirie borde chacun des ensembles sur au moins un côté, et deux cours communes permettent de relier les habitations aux granges. On peut donc penser que la voirie s’est constituée après les premières constructions et ensuite seulement les nouvelles constructions s’y sont alignées. Le bâti est de taille modeste, composé de petites habitations, à un étage, avec leurs façades principales au nord et un balcon filant, ou loggia côté jardin. Les ensembles orientés nord/sud sont plutôt constitués de granges avec leurs ouvertures à l’est.

On atteint Séourré à partir d’une route comprise entre la rue Albert-Sans (ou Grande Rue) et la place des Tilleuls. Ce dernier ensemble possède une structure linéaire, avec les façades principales tournées vers la rue.

L’alignement, orienté sud-ouest/nord-est, est rompu par le chemin de Travessies, qui mène au moulin du même nom, et par une petite place réaménagée et sécurisée récemment possédant un calvaire. Ici encore, le bâti est de taille modeste, à un étage ou un étage et un comble en surcroît. On y trouve de petites habitations et des granges, isolées ou intégrées au bâti.

Les maisons sont bien conservées, même si elles ont été modifiées pour la plupart. Quelques dates sur les façades nous informent sur les périodes de construction. Une ferme porte les dates de 1808 et 24 août 1829, tandis qu’une seconde possède trois inscriptions : 1590, M 1860 et 1977.