L’histoire des écoles de la commune

L’enseignement à Saurat, et l’installation d’instituteurs, a d’abord commencé par des locations de maisons. La première création de poste a lieu dans le bourg en 1833 et sera suivie de 10 autres, la dernière arrivera en 1895. Afin de répondre à la forte démographie de la commune et dans le grand mouvement éducatif lancé par Jules Ferry à partir de 1885, la commune de Saurat s’est dotée de quatre écoles de hameaux. Ces écoles sont situées dans des zones à l’accès délicat, au plus près de la population montagnarde. Elles ont été implantées soit au centre d’un hameau important comme à Prat Communal ou à Cabus, soit dans une zone non habitée mais relativement centrale vis-à-vis des écarts ou des fermes isolées environnantes ; c’est le cas pour les écoles de l’ubac (La Cousteille), ou du souleillan. Ainsi au début du 20e siècle, on comptait sept écoles, deux écoles de garçons (la Ville et Prat Communal), deux écoles de filles (la Ville et Prat Communal) et trois écoles mixtes (Cabus, La Cousteille et le Souleillan).

 

L’école du village

L’origine de la construction de l’école actuelle, ancienne mairie-école, remonte à 1862. Cette construction arrive avant la vague de constructions de la Troisième République de la fin du 19e siècle. À l’initiative du conseil communal, un premier plan fut réalisé par l’architecte départemental Fiquet, mais face aux difficultés rencontrées pour l’acquisition des terrains, le projet avorta. En 1863, un nouveau projet fut élaboré sur le site actuel. Le coût total des achats de terrain comprenant un jardin et une grange revint à 1 051 francs. Le coût total de la construction quant à lui approcha les 16 000 francs. Par délibération du 26 décembre 1869, soit sept ans après les premières ébauches, le conseil municipal de la commune de Saurat, accusa réception des travaux. En 1888, suite au peu d’entretiens réalisés par la commune, de grosses réparations ont lieu. En effet, un rapport de l’architecte départemental André della Jogna indique que les toitures laissent passer l’eau, que le cabinet d’aisance, une partie du mur de clôture et le préau couvert sont écroulés. La réfection de cet ensemble sera réalisée par Joseph Vigoul, entrepreneur en bâtiment à Tarascon.

Il faut ensuite attendre 1930 pour trouver trace de nouveaux travaux importants. Il s’agit alors de refaire la toiture ainsi que le plafond et le plancher de la salle de réunion du conseil municipal. La dernière modification est récente et consiste en une extension sur la façade principale. Le bâtiment comporte un étage, la façade ordonnancée de l’école est marquée par cinq travées de fenêtres. Deux éléments la complètent, une cave réservée à l’origine à l’instituteur, sur la gauche, et un préau sur la droite. Une corniche imposante supporte la toiture en pavillon couverte d’ardoise. Les ouvertures possèdent des encadrements en grès. On trouve une porte principale, centrée, et une seconde plus modeste décentrée sur la droite.

 

Prat-Communal

La section de Prat Communal était la section scolaire la plus importante de la commune. En 1872, on comptait 748 habitants dont 60 élèves. La première création de poste a lieu en 1855, une seconde en 1872 puis une dernière en 1881. De 1855 à 1893, diverses maisons sont louées et servent d’école, c’est ce que l’on appelle alors les «maisons d’école». Ainsi on sait que de 1874 à 1883, le meunier de Prat Communal, M. Blazy, loue une maison au Fond de la Serre. Ensuite, ce sera le père François Rivière, curé à Rabat puis à Orlu. En 1872, afin de faire face au nombre important de jeunes élèves, il est créé une autre école.

Le projet de construction de l’école actuelle remonte à 1889, et c’est l’architecte Paris, de Foix, qui réalise les plans. Les travaux sont réceptionnés en 1893. Le projet est conçu pour deux classes de 40 garçons et une classe de filles de 40, soit au total 120 élèves.

Cette école est la plus imposante de la commune. Elle est constituée de deux étages sur un rez-de-chaussée surélevé, alors que le projet initial n’en avait prévu qu’un, et des combles. La façade est ordonnancée et la partie centrale possède quatre travées. Deux extensions, les classes, sont adossées aux murs pignons. Une porte permet d’accéder à la classe réservée aux garçons et la seconde à la classe des filles. Les logements des instituteurs se situent aux étages. Ces derniers sont marqués en façade par des bandeaux de briques. Le mur est surmonté d’une corniche en briques.

 

Cabus
La première maison d’école est ouverte à Cabus en 1886. La décision de construire une école mixte pour 48 élèves est prise en 1889. En 1891, la section comporte 451 habitants.

Pour des raisons financières, les deux préaux initialement prévus sur les pignons ne seront pas réalisés, mais un seul verra le jour, en retour de la façade principale, à l’ouest.

Le bâtiment comporte un étage et la façade possède quatre travées de fenêtres. Une passerelle a été réalisée plus tardivement sur la façade postérieure, elle donne un accès direct à l’étage. Le mur est couronné par des couches de briques donnant l’illusion d’une corniche.

 

Le Souleillan

C’est en 1866 que la première école est créée dans le secteur du Souleillan. En 1888, un projet est lancé afin de répondre aux besoins de ce lieu qui n’est pas un hameau, mais «une série de fermes éparses, de groupes isolés s’étendant sur une pente de la montagne qui barre Saurat au nord». La construction actuelle résulte du projet de 1897, dressé par l’architecte Sauret, architecte de la ville de Foix. Le projet est estimé à 10 700 francs. L’école sera terminée en 1899. Cette école est la seule à être implantée en bord de route.

De taille modeste, elle possède un étage pour le logement de l’instituteur, et deux travées de fenêtres. Une troisième travée est composée de la porte d’entrée et d’une petite fenêtre. Le préau, aligné à l’école, possède une baie à arc surbaissé, comme l’ensemble des ouvertures. Seule la petite fenêtre au dessus de la porte d’entrée a un linteau sculpté. Les encadrements sont en briques et en pierre.

 

L’Ubac (La Cousteille)

L’école apparaît à l’ubac en 1867, avec la location d’une maison à La Cousteille. C’est M. Jean Maury Débauche dit Cassagnes et demeurant à Caillardé qui loue une bâtisse située à La Cousteille. En 1888, la section compte 350 habitants pour 45 enfants sur la section et on projette de louer une maison plus grande à Coumpoulong. La section de La Cousteille est composée des hameaux de Bellepente, Campelong, Ferrère, Touron et Besset, Bernecau, La Ruzole, Rordal, Ruspas, Mélès, Bouyet, Ramounet et bien sûr La Cousteille. Un premier projet d’école de hameau apparaît 20 ans plus tard, mais ne verra pas le jour. Il faudra attendre 1901 pour que le projet de l’école actuelle voie le jour et que des plans soient dressés. Le site choisi est le lieu-dit la Couronne entre La Cousteille et Mélès, sur une hauteur. La construction est terminée en 1905. Le bâtiment est relativement modeste, il se rapproche de l’école du Souleillan. Il comporte un étage, deux travées de fenêtres au niveau de la classe et une autre travée dans l’axe de la porte d’entrée. On ne trouve pas ici de préau dans la cour mais il est intégré au bâtiment. Les encadrements sont en briques et les arcs surbaissés.